Henry Guey
Description
J'ai vu le jour à Alger, en septembre 1943. Mes parents, mon frère aîné et moi, habitions une petite villa dans la banlieue d'Alger, à La Redoute. À l'âge de 10 ans, nous déménagerons pour un modeste appartement proche du centre-ville. Je poursuivrai mes études secondaires à partir de la classe de 3e à l'École de l'air du cap Matifou, ou je serai admis, à la suite d'un concours d'entrée, en 1959. Je ferai partie de la promotion 1959-1963… que je ne terminerai pas à cause de l'indépendance. À partir des vacances de Pâques 1962, nous ne retournerons plus à l'école. La violence va se déchaîner : enlèvements et disparitions de civils organisés par le FLN, exactions commises par les CRS et gendarmes mobiles sur la population pied-noir. Je vivrai sur place de nombreux événements dramatiques, dont le plus traumatisant restera le 26 mars 1962 que je vivrai de très près avec mon père...
Le Ville de Tunis nous expatriera… le 15 juin 1962, ma mère et moi, une tante et ses deux enfants, ainsi qu'un frère de cette tante. Mon père arrivera à son tour, au mois de septembre 1962, pour une mutation à Béthune dans le Pas de Calais. Après une année de terminale à Toulouse, je commencerai une licence de physique-chimie à la faculté des sciences de Lille, licence que je terminerai à Toulouse, après ma rencontre avec celle qui deviendra mon épouse. Après 13 mois de service militaire, à la base aérienne de Toulouse-Francazal, je commencerai, en octobre 1970, une carrière d'informaticien à la SNCF à Paris. Six ans plus tard, je « fuirai » la grisaille parisienne pour m'installer à Aix-en-Provence, toujours en qualité d'informaticien, mais dans le secteur bancaire cette fois.
Obsédé par mon vécu « algérois », la perte de ma terre natale, la perte d'amis morts ou éparpillés à travers le monde après cette « débâcle », je griffonnais régulièrement quelques souvenirs sur un modeste journal, une forme de psychothérapie, avec l'espoir de laisser à mon fils une trace de mon histoire.
Sur les encouragements d'un ami, ces quelques notes et souvenirs, je les mettrai en forme plus lisible pour que d'éventuels lecteurs comprennent mieux notre histoire.
Avec l'âge et le temps qui passe, et même si ma mémoire commence doucement à me faire défaut, ces 19 premières années de ma vie restent et resteront profondément gravées en moi jusqu'à la fin de mes jours. Ce sont elles qui ont fait ce que je suis devenu aujourd'hui.
Préretraité à partir de 2004, retraité définitif en 2006, j'ai repris à plein temps une activité que je pratiquais à « temps partiel » depuis la fin des années 80 : la peinture. J'ai retrouvé en Provence une partie des couleurs et lumières de ma terre natale et grâce à cette activité, j'ai trouvé une forme de sérénité, face à une époque et un pays n'existant plus que dans ma mémoire.
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